Histoire de nos jardindu 18 octobre au 1er novembre 1998

La vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût feront partie des sensations que vous pourrez découvrir au cours de cette exposition. Il y aura aussi des conférences, des contes pour les enfants, des jeux concours, des ateliers et des visites de jardin de particuliers.

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Programme de l'exposition icone PDF

Modeste Introduction à l'Histoire des JardinsJeannine DELAIGUE

Depuis la nuit des temps, l'homme a aimé cultiver son jardin. Sans doute y recherchait-il avant tout sa nourriture, mais il découvrit assez rapidement les propriétés médicinales de certaines plantes, ainsi que la beauté des fleurs.

Dès le début du troisième millénaire avant Jésus-Christ, Gilgamesh possédait, dans la cité d'Uruk, des vergers et des jardins dont il s'enorgueillissait.

Les plus anciens pharaons d'Egypte sont représentés une houe à la main, creusant les canaux d'irrigation qui apportaient l'eau du Nil dans les champs. Ceux-ci produisaient de la vigne, des fruits, des légumes et des papyrus. On en retrouve de multiples exemplaires peints sur les murs des tombes. Ils accompagnaient les morts dans l'au-delà.

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Déjà, on cherchait à acclimater des espèces nouvelles, qui se propageaient grâce aux relations commerciales que les Etats entretenaient entre eux, ou aux guerres de conquête.

En Grèce, le jardin se cultive pour la nourriture, mais les fleurs sont réservées aux Dieux. Tout au moins, en théorie, car, après les conquêtes d'Alexandre, l'aristocratie grecque s'inspire de l'Orient pour créer des pitres publics et des jardins privés, ornés de sculptures, de fontaines et de fleurs.

À Rome, on subit l'influence de l'Egypte et de la Perse mais on crée aussi, dans chaque maison aisée, après l'atrium (cour à ciel ouvert) un jardin intérieur potager, qui se transformera peu à peu en jardin d'agrément.

Entre la chute du dernier empereur romain, à Ravenne, en 476, et le règne de Charlemagne, des siècles tourmentés recouvrent la trace des hommes et l'art des jardins se perd dans nos contrées. Les monastères puissants du Moyen-Age, forteresses chrétiennes protégées par de hauts murs, sont seuls à conserver au moins le jardin utilitaire des origines. Au IXème siècle, un plan retrouvé à Saint-Gall, en Suisse, prévoit un jardin idéal, comprenant des simples, un potager et un verger. Roses, lis, iris n'en sont point absents. A cette époque, on trouve la trace de relations entre abbés allemands, anglais, français, dans le but d'échanger des plantes.

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L'influence de la Perse et de l'Islam grandit parallèlement à la conquête de l'Espagne par les Arabes. Les jardins de l'Alhambra, à Grenade, en constituent un magnifique exemple. Ce sont les savants arabes qui classifient, préservent, collectionnent et décrivent les plantes. Leur influence nous conduit à créer un jardin botanique à Montpellier, au XIIIème siècle.

Quelques siècles plus tard, les jardiniers triompheront dans l'art des "parcs à la française", tandis que le potager rentrera dans l'ombre, mais s'installera autour des maisons paysannes.

Quant aux fleurs, c'est une autre histoire, pleine d'aventures, de rapines, d'envoûtements, de morts, de passions, de folie....

Mes sources :

"La planète des fleurs"
Marguerite Duval. Seghers
"Tous les jardins du monde".
Gabrielle Van Zuylen. Découvertes Gallimard
"Jardins en Val d'Oise".
Ouvrage collectif. Abbaye de Royaumont.

Le premier livre semble introuvable, Les renseignements et illustrations que contiennent les deux autres sont particulièrement intéressants.