Belladonne (d'après Feuilles sauvages n°46 - novembre 2020
- Nom scientifique : Atropa belladonna
- Famille : Solanaceae
- Floraison : juin – octobre
Qui suis-je ?
Atropa belladona, famille des Solanacées également nommée Belle dame, Bouton-noir, Cerise du diable, Herbe empoisonnée, Morelle furieuse. Son nom latin est partagé entre la divinité grecque du destin, Atropos qui coupait le fil de la vie, et les belle done, belles dames en français, de la renaissance italienne qui utilisaient l’extrait de feuilles afin de dilater les pupilles dans le but de rendre leur regard profond et mystérieux donc plus attirant.
Comment me reconnaître ?
Indigène d’Europe, elle mesure environ 1,5 m. Sa tige principale très ramifiée dès la base porte de grandes feuilles entières, ovales, alternes, les fleurs en forme de clochette violet brunâtre tournées vers le sol sont disposées à l’aisselle des feuilles. Après la floraison apparaissent les baies globuleuses dites "cerises du diable", d’abord vertes deviennent noires et luisantes, le calice composé de cinq sépales forme une petite coupelle pour chaque fruit.
Plante non-comestible
Attention : Du fait de sa toxicité et de la difficulté de son dosage je vous déconseille de l’employer et attention surtout ne la mettez pas dans votre assiette même à faible dose.
Attention : Toutes les parties de la plante sont toxiques. Les baies peuvent être mortelles selon la dose ingérée. Pourtant escargots, lièvres, oiseaux la consomment sans dommage.
Propriétés médicinales
La médecine emploie des molécules telles l’atropine et l’hyoscyamine synthétisées en laboratoire, la plante n’est plus utilisée de nos jours. L’atropine du latin Atropa provoque la mydriase (dilatation de la pupille) utile en ophtalmologie pour effectuer un fond de l’œil ou lors de certaines chirurgies. Des alcaloïdes comme l’hyoscyamine accélère le rythme cardiaque, augmente la tension, dilate les bronches, réduit les sécrétions intestinales, diminue les larmes et la sueur. Elle provoque des troubles neurologiques : hallucinations, tremblements, convulsions.
Anciennement
la Belladone était utilisée, lors de "voyages" initiatiques et spirituels d’où le nom d’herbe aux sorcières, bien évidemment ces personnes en connaissaient les effets ; sensation de voler et visions, elles savaient employer la partie de la plante la plus appropriée et la dosaient correctement. Considérée comme plante médicinale majeure elle était cultivée au jardin des simples des monastères et des abbayes. N’oublions pas que durant des millénaires ce sont les plantes, récoltées essentiellement par les femmes, qui ont permis aux humains de se nourrir et de se soigner. Les "sorcières" brûlées, la médecine et les soins furent pris en mains par le genre masculin.